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Il semble que la diffusion réitérée de mes propos concernant la nocivité du bruxisme centré commence à faire quelques effets dans le monde médical. Nous profitons de cette reconnaissance que nous n’espérons pas éphémère pour attirer l’attention sur des facteurs déclenchants et/ou aggravants du bruxisme centré.

Je vous propose donc aujourd’hui, une synthèse de quelques articles parus sur Wikipédia et d’autres d’auteurs (comme le Pr Andrews) qui soulignent l’importance néfaste d’un dysfonctionnement des mâchoires déclenché et/ou aggravé par la prise de neuroleptique : en deux mot ces médicaments sont susceptibles dans certaines conditions particulières de créer ou entretenir un bruxisme centré (ou crispation des mâchoires dents serrées).

Mon commentaire est fondé sur une observation clinique personnelle ainsi que sur de nombreux patients.

La dyskinésie tardive est un dysfonctionnement des mouvements qui surgit surtout après l’utilisation chronique de neuroleptiques Ex Prozac, médicament susceptible d’être utilisé dans le cas de fibromyalgie mais aussi après l’utilisation de médicaments couramment utilisés dans les foyers tels que Sibelium et Primperan. La dyskinésie est généralement un autre terme pour désigner les différentes formes de mouvements anormaux dont la dystonie fait partie.

Les manifestations les plus fréquentes des dyskinésies tardives sont les dyskinésies oro-bucco-linguaux-masticatoires

Il y a pourtant bien une confusion des idées. Le terme dyskinésie tardive réfère à un dysfonctionnement de mouvements qui survient le plus souvent suite à une prise de médicaments de longue durée ; en tout premier lieu la conséquence (parfois pas si longue) d’une utilisation de neuroleptiques. Ces dysfonctionnements de mouvement peuvent, en principe, être de toutes sortes de type : ils peuvent être choréiques, ils peuvent être dystoniques, parfois même sous forme de tics nerveux ou myocloniques. Il s’agit donc d’un terme se référant plutôt à une étiologie (médicamenteuse) ou bien à une certaine forme spécifique des dysfonctionnements de mouvement. Les manifestations les plus fréquentes des dyskinésies tardives sont les dyskinésies oro-bucco-linguaux-masticatoires, qui comme leurs noms l’indiquent touchent généralement la bouche, les lèvres, les dents, la langue et les muscles de la mâchoire.

En ce qui concerne les dents, générant ou aggravant la crispation des mâchoires dent serrées (ou bruxisme centré) la contraction des muscles de la mâchoire est dans ce cas précis isométrique.

Les dystonies tardives sont généralement axiales, mais peuvent également être focales ou segmentaires (par ex : le syndrome tardif de Meige). La dyskinésie tardive survient généralement chez la femme, et là encore suite à la prise de neuroleptiques dans le cas d’une maladie telle la dépression ou les troubles du sommeil, donc pour une utilisation non en rapport avec un problème psychotique. La physiopathogie de la dystonie ne peut, par opposition à ce qui transparaît toujours dans la plupart des livres, être ramenée uniquement à un dysfonctionnement de la glande basale.

De plus en plus, il semble qu’il y ait un dysfonctionnement dans la physiologie d’un certains nombres de noyaux du rachis cérébral qui pourraient influencer la moelle épinière. En ce qui concerne les dyskinésies tardives, il y a également des mécanismes hypothétiques proposés, notamment concernant une modification dans les récepteurs de la dopamine ou dans les mécanismes d’oxydation. C’est un peu trop compliqué à expliquer dans le cadre de ce site, mais il existe une littérature à ce sujet.

En ce qui concerne la médication, les neuroleptiques (type PROZAC) sont les plus susceptibles de provoquer une dyskinésie tardive c’est à dire une crispation constante des mâchoires dents serrées, encore appelée bruxisme centré.

Certains cas peuvent également apparaître après la prise d’anti-épileptiques. Il faut faire la distinction avec les médicaments qui induisent les dysfonctionnements de mouvement qui peuvent intervenir au cours de la première période de prise de la médication. Ici aussi les listes de médicaments sont vastes. Il semble trop simpliste de donner simplement cette liste , car les dysfonctionnements de mouvement n’arrivent pas chez tous les patients et il n’est pas nécessaire de causer une panique inutile (…)
La différence entre la dyskinésie tardive et la dystonie tardive est que dans la dyskinésie, les mouvements anormaux (souvent de la bouche, des dents, de la mâchoire et de la langue) se trouvent centralisés, tandis que dans la dystonie tardive les attitudes sont anormales, par ex : la nuque raide ou une torsion du cou. La dystonie tardive est donc plus grave que la dyskinésie tardive. Bien que les neuroleptiques de l’ancienne génération peuvent induire une dyskinésie tardive. Les neuroleptiques atypiques comme la clozapice et quetiapine ne provoquent pas ces effets secondaires. Des effets secondaires extrapyramidaux ont également été décrits lors de la prise de risperidone; ainsi que dans le cas de prise de SSRI (serotonine reuptake inhibitors). Il est utile, lors de la prise chronique de médicaments de refaire un bilan tous les six mois et de vérifier que la prise ultérieure est bien nécessaire.

Les antidépresseurs font plus de mal que de bien, estiment des chercheurs

Les antidépresseurs semblent faire plus de mal que de bien, selon les auteurs d’une étude canadienne publiée dans la revue Frontiers in Psychology qui examine l’impact de ces médicaments sur l’organisme dans son ensemble.

Exemple le PROZAC :

“Nous devrions être beaucoup plus prudents en ce qui concerne l’utilisation répandue de ces médicaments”, dit le biologiste évolutionniste Paul Andrews de l’Université McMaster (Hamilton, Ontario).

Les antidépresseurs visent à soulager les symptômes de la dépression en augmentant les niveaux du neurotransmetteur sérotonine dans le cerveau où il régule l’humeur. Mais, soulignent les chercheurs, la plus grande proportion de sérotonine produite par l’organisme est utilisée à d’autres fins, dont la digestion, la formation de caillots sanguins dans les sites des plaies, la reproduction et le développement.

 

Les antidépresseurs, ont constaté le Pr Andrews et ses collègues, ont des effets négatifs pour la santé sur presque tous les processus régulés normalement par la sérotonine, incluant ces risques:

– problèmes de développement chez les nourrissons
- problèmes de la fonction sexuelle et du développement des spermatozoïdes chez les adultes
- problèmes digestifs comme la diarrhée, la constipation, l’indigestion et les ballonnements
- saignements anormaux et accidents vasculaires cérébraux (AVC) chez les personnes âgées.

Les auteurs ont analysé trois récentes études qui montrent que les personnes âgées qui prennent des antidépresseurs sont plus susceptibles de décéder que celles qui n’en prennent pas, même en tenant compte dans l’analyse d’autres variables importantes. Ce taux plus élevé de décès montre que l’effet global de ces médicaments sur l’organisme est plus dommageable que bénéfique, concluent-ils.

“La sérotonine est une ancienne substance (du point de vue de l’évolution, ndlr). Elle régule intimement plusieurs processus différents, et quand vous interférez avec ceux-ci vous pouvez vous attendre, dans une perspective évolutionniste, que cela cause du tort », dit Andrews.”

“Ce qui a manqué dans les débats sur les antidépresseurs est une évaluation globale de tous ces effets négatifs par rapport aux bénéfices potentiels », dit-il. « La plupart des éléments sont disponibles depuis des années mais personne ne s’est penché sur cette question fondamentale”, ajoute-t-il.

Dans une étude précédente, Andrews et ses collègues ont montré que même en ce qui concerne la fonction pour laquelle ils sont indiqués, les antidépresseurs augmentent le risque de récidive de dépression.

Alors que même la fonction prévue des antidépresseurs est en question, il est important de porter un regard critique sur leur utilisation continue, estime le chercheur.

10 Comments

  1. Bonjour Monsieur,

    Je souffre de bruxisme avec acouphènes et douleurs crâniennes, depuis fort longtemps mon enfance migraineuse ….  la GOUTIERE est inefficace, mes dents sont usées et pour certaines cassées, une d'elle a été arrachée, ce qui génère la descente de la dent supérieure et amplifie les douleurs, au niveau des muscles, nerfs, intérieur de l'oreille gauche, sterno-cléido-mastoïdien, le dos, avec un syndrome anxiodépressif, et de l'irritabilité, même les os de la mâchoire me font mal, je crois que je suis arrivée très loin, voire trop loin !

    J'ai l'impression d'une énorme incompréhension de mes symptômes, de la part du milieu médical.

    Jai subit un violent choc d'hypertension systolique  22/140 (je crois) ce dimanche – au plafond selon l'urgentiste – d'où ma recherche sur internet, parce que j'ai l'intuition que aujourd'hui mon oreille gauche a tellement subi de pressions, que la cochlée pourrait être endommagée –  ma vision du paysage en attendant les urgences, quand j'ouvrais les yeux était horizontale, alors que j'étais assise, verticalement, en quasi perte de connaissance, avec l'impression d'avoir été électrocutée.

    Je suis un peu perdue avec tout ces symptômes, on m'a amenée en psychiatrie, car la douleur était tellement violente, que je disais vouloir mourir.

    Pensez vous que tout cela pourrait avoir un lien ?

    merci par avance de votre réponse

  2. En tant que facialiste et ayant eu recours aux anti dépresseurs, je souffre de bruxisme et d’une parodontite sévère. Mon muscle masséter est tétanisé ainsi que le muscle abaisseur de la lèvre inférieure et de l’angle de la bouche. J’ai aussi rencontré des problèmes aux niveaux des ganglions situés à la jointure de la mâchoire. Les médecins n’ont jamais su me dire quel était le problème.Depuis que je draine la lymphe cela va mieux , mais une tension musculaire persiste avec ces muscles autour des lèvres au point de déformer l’ovale de mon visage. Je fais le lien avec ces prises d’anti dépresseurs. Je me masse le visage chaque jours pour réduire les tensions musculaires. J’espère que tout va rentrer dans l’ordre mais je suis septique car ces tics sont controlés par mon cerveau donc le problème vient de la haut et pas seulement du muscle en lui même. Beaucoup se trouvent dans ce cas sans en prendre conscience. 
    Donc très contente d’avoir trouvé cet article, il est complètement d’actualité. 
    merci  

    1. Bonjour Céline,

      Dans un . premier temps: suppression des antidépresseurs . Pourquoi? Il ya quelques 20 ans un psychiatre m'a,presceit du Prozac. : j'ai serré ensuite très fortement  mes dents ! No Comment . Pour l'heure, Regardez la Vidéo de la page d'accueil et lisez  attentivement ensuite tout le reste de la page..Je  souhaiterais savoir si vos faites du bruxisme centré = crispation de vos mâchoires dents serrées

      Bien  à vous

  3. Bonjour professeur 

    Je souffre de bruxisme centre depuis 1 an j'ai eu deux gouttières qui ne change rien, Actuellement j'ai la nti comme gouttière pour la nuit.

    Ma machoire est douloureuse à gauche ,j'avais été diagnostiquer avoir une atm gauche, des acouphènes du même côté voir variable, raideur nuque et trapèze, douleur tempe gauche, mastication difficile,sensibilité à la lumière surtout écran de téléphone, sensibilité des dents au froid, je porte une echarppe pour sortir dehors.

    Quels conseils pouvez-vous me donner, et connaissez-vous un praticien.

    Je suis de la région de l'aube. 

    Merci pour votre retour 

    Gaylord 

    1. Bonjour Gaylord,

       Regardez la  Vidéo de la page d"accueil du site où vous  m'avez laissé ce message. Ensuite lisez ATTENTIVEMENT et entièrement toute la page. Mettez en application, en supprimant toute gouttière.  Sachez que la mise en contact des lèvres,  d'une commissure à l'autres interdit TOTALEMENT le  bruxisme centré. Début mai, vous devrez me faire part de l"amélioration de vos symptôme et nous ferons le point ensemble.
       

      Bien à vous

  4. Merci pour cet article fort intéressant. Il faudrait en parler un peu plus et les psys devraient en prendre de la graine car pour ma part la prise de PROZAC a engendré un serrement de dents +++ qui a été jusqu'à me fêler une molaire et nécroser un nerf et j'ai également été prise de dyskinésie de la langue … une horreur ! personne ne m'avait avertie de ces possibles effets secondaires et c'est donc moi en cherchant quelque temps (en errant je devrais dire mais qui cherche trouve … ) qui ai pu trouver la cause. Incroyable. 

    Le serrement de dents nocturne est toujours là malgré l'arrêt du traitement voilà bientôt 2 mois.

    Auriez vous un médecin formé selon vos travaux sur Lyon, Dijon, Annecy ou Bourg en Bresse svp cher monsieur ? (je suis dans le Jura).

    Je vous remercie pour votre site et vos informations précieuses.

    1. Bonjour Anna, 

      Surtout pas à un médecin , je suis désolé,  ils ne veulent pas admettre l'effet néfaste  du Prozac sur les dents. je  vais vous diriger vers une mes correspondants à Lyon .Courant le mois d'avril faites moi part du résultat de son traitement.
       

      Bien à vous

  5. Article intéressant mais il faudrait revoir la terminologie (AD ISRS comme Prozac) et (Neuroleptique type Risperdal ou Tercian). Car du coup on a du mal a comprendre si ce sont les AD ISRS ou les neuroleptiques qui peuvent entretenir un bruxisme. Si ce sont les 2, il faudrait utiliser un terme plus large comme psychotrope.

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