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Nos confrères Molina et Dos Santos enseignants à l’Ecole Dentaire de San Antonio, U.S.A. ont effectué une étude exhaustive et ô combien intéressante sur le lien entre l’hostilité et le bruxisme.

Selon leur étude, sur 110 cas de DTM, ils ont trouvé 30 cas de bruxisme doux, 40 modérés et 40 sévères en comparaison à 40 témoins. Dans ces 3 sous groupes à DTM, il y avait une augmentation significative de dépression et d’augmentation de l’hostilité (agressivité) uniquement dans les groupes à bruxisme modérés et sévères et aucun dans le bruxisme doux.

C’est donc selon eux la force du bruxisme qui est déterminante.

Ces auteurs déclarent en conclusion «  nous avons démontré que les patients à bruxisme modéré et sévère, manifestaient statistiquement des niveaux significatifs d’hostilité en comparaison avec le groupe témoin ».

Comment cela peut-il être expliqué ?

Dans le cycle féminin il existe une période où le % d’oestrogènes est au maximum et la femme qui crispe sans cesse les mâchoires dents serrées envoie, en masse, des informations tactiles dans une structure du cerveau qui se trouve être le centre de l’agressivité nommé amygdale.

Parallèlement à la projection des récepteurs tactiles au niveau de l’amygdale, le bruxisme, sous toute ses formes, est susceptible de déclencher des douleurs dans n’importe quelle région de l’organisme féminin.

La femme devient alors agressive et souffre, sa douleur augmente son bruxisme qui augmente la douleur et l’agressivité.

La femme se trouve, malgré elle, plongée dans un cercle vicieux.

Cette femme peut, malgré elle, se montrer « carrément odieuse »  expression employée par plusieurs de mes patientes elles mêmes. Rassurons les, elles sont totalement excusables, le remède n’est surtout pas médicamenteux, il réside dans l’élimination du bruxisme. C’est par dizaines que des patientes m’ont remercié, après le traitement Hartmann-Cucchi, conjointement du changement heureux de leur caractère et de la disparition de leurs douleurs.

En 2005 , Puri V, Cui L, Liverman CS, Roby KF, Klein RM, Welch KM, Berman NE (2005) écrivaient. Les femmes sont susceptibles de souffrir trois fois plus que les hommes  de migraine et de douleur de l’articulation temporomandibulaire, ainsi que d’épisodes douloureux liés le plus souvent au cycle menstruel .Cf article dans la bibliographie.

Ces auteurs ajoutent (sic) «Nos données suggèrent que les récepteurs à oestrogènes modulent les réponses douloureuses des récepteurs trigéminaux».

Autrement dit, un fort % d’œstrogènes amplifie les effets déjà délétères du bruxisme, surtout le bruxisme centré, au point de créer selon Molina et Dos Santos, la triade neurotique : « dépression, hystérie et anxiété » mais aussi « la rage, la frustration et l’hostilité »

Il est très difficile pour un non-spécialiste d’admettre qu’un sujet stressé qui serre continuellement les dents puisse dérégler au niveau du cerveau le thermostat de l’organisme situé dans un noyau de l’hypothalamus. N’oubliez jamais qu’un grand médecin parisien, Kernbaum (hôpital Rothschild, Paris),  avait décrit « la fièvre prolongée inexpliquée des mâcheurs de chewing-gum« .

Quittons une seconde l’amygdale et l’hostilité pour revenir un instant sur l’hypothalamus et au noyau préoptique.
Je ne compte plus le nombre de malades (femmes en immense majorité), adressées par le Professeur Hervé Gallais, Médecin des hôpitaux, futur Chef de service des maladies infectieuses de l’hôpital de la Conception à Marseille  entre 1982 et 1992, pour des F.P.I. (Fièvres Prolongées Inexpliquée) de  37°5 à 39°5 .

En Conclusion

Tous les comportements peuvent être modifiés par un serrement de dents trop intense et/ou trop prolongé.
* Les dents envoient des informations dans l’hypothalamus.
* L’hypothalamus est voisin de l’amygdale (autre structure que celle située dans votre gorge)
* Cette amygdale est le siège de l’agressivité ; elle communique avec l’hypothalalmus
* En conséquence, il n’est pas étonnant qu’un individu qui serre les dents de manière excessive puisse devenir agressif, perdre le sommeil, perdre ou prendre du poids anormalement comme l’illustre le schéma ci-dessus.

Bibliographie
…et ouvrez la référence bibliographique pour accéder aux commentaires (si disponibles).

Molina OF, Dos Santos J Jr. (2002) Hostilité chez les patients à bruxisme- dysfonction temporomandibulaire (BDTM) opposés à des contrôles témoin : une étude par comparaison clinique résultats préliminaires. Cranio. 20 ; 4: 282-8

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L’étude impliquait un groupe de 110 patients temporomandibulaires à comportement de bruxomanie (30 légers , 40 modérés, 40 sévères) avec pour objectif de tester l’hypothèse alternative selon laquelle, eu égard à l’agressivité, il y aurait des différences significatives entre ces groupes .
(…) Ces résultats suggèrent que dans ces sous-groupes de (BTM) une dépression aggravée correspond à une agressivité aggravée et corrobore les recherches précédentes indiquant qu’il y a une relation entre agressivité et bruxisme (seulement dans les groupes avec bruxisme modéré et sévère ).

Puri V, Cui L, Liverman CS, R oby KF, Klein RM, Welch KM, Berman NE (2005) Ovarian steroids regulate neuropeptides in the trigeminal ganglion. Neuropeptides 39; 4: 409-17

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Women are more than three times as likely as men to experience migraine headaches and temporomandibular joint pain, and painful episodes are often linked to the menstrual cycle.

To understand how hormone levels may influence head and face pain, we assessed expression of pain-associated neuropeptides and estrogen receptor alpha (ERalpha) during the natural estrous cycle in mice. Gene expression was analyzed in the trigeminal ganglia of cycling female mice at proestrus, estrus and diestrus using RT-PCR. Peptide/protein expression in trigeminal neurons was analyzed using immunohistochemistry.

ERalpha mRNA was present at all stages and highest at estrus. ERalpha protein was present in the cytoplasm of medium-sized and small trigeminal neurons. ERalpha immunoreactive neurons were most common at diestrus. CGRP and ANP mRNAs did not change across the estrous cycle, while expression of galanin and NPY mRNAs were strongly linked to the estrous cycle. Galanin mRNA levels peaked at proestrus, when expression was 8.7-fold higher than the diestrus levels. Galanin immunoreactivity also peaked at proestrus. At proestrus, 7.5% of trigeminal neurons contained galanin, while at estrus, 6.2% of trigeminal neurons contained galanin, and at diestrus, 4.9% of trigeminal neurons contained galanin. NPY mRNA peaked at estrus, when levels were 4.7-fold higher than at diestrus. Our findings suggest that estrogen receptors in trigeminal neurons modulate nociceptive responses through effects on galanin and NPY. Variations in neuropeptide content in trigeminal neurons across the natural estrous cycle may contribute to increases in painful episodes at particular phases of the menstrual cycle.

Trub M, Mei N (1991) Effets de la stimulation périodontale sur les neurones ventro médians de l'hypothalamus ( VMH)., chez le rat anesthésié Brain Res Bull 27; 1: 29-34

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Chez des rats anesthésiés on a appliqué des stimulations mécaniques sur l’incisive supérieure. La direction et l’intensité de la stimulation de celles ci pouvaient être modifiées pendant que l’on enregistrait des activités unitaires au niveau du Noyau Ventro Median de l’Hypothalamus (VMH) par le biais de microélectrodes de verre extracellulaires. On a démontré à ce niveau la
grande sensibilité des récepteurs périodontaux à la direction et à l’intensité des stimulations . Ces données rapportées ici en détail suggèrent que les afférences périodontales pourraient être invoquées dans des mécanismes physiologiques incluant la régulation de la prise de nourriture et l’ostéomorphogénèse.

Commentaires : Dès 1991, notre équipe mettait en évidence sur le plan international la projection des récepteurs dentaires de tact au niveau de l’hypothalamus. Grâce à la méthode des microélectrodes, mise au point par Noël MEI au Laboratoire de Neurobiolgie du C.N.R.S. (Marseille – France).
On a pu préciser que chaque information dentaire entraînait une réponse soit positive soit négative des cellules hypothalamiques . Au niveau du Noyau Ventro-Médian de l’hypoyhalamus. (Cf: fig. et biblio. ci-dessous ). On peut logiquement en déduire que le comportement alimentaire puisse en être modifié soit dans le sens de l’hyperphagie entraînant l’obésité soit dans le sens de l’anorexie. Ces données fondamentales sont susceptibles d’être, à notre sens, pour les cliniciens, d’une importance extrême en ce qui concerne l’anorexie mentale des jeunes filles, voire leur obésité. La jeune malade stressée, crispe-t-elle ou non les mâchoires dents serrées ? Est-elle obèse, devient-elle d’une maigreur extrême ? Une anamnèse rigoureuse  prenant en compte la possibilité de troubles du comportement, prend ici toute sa valeur.

T. Otsuka, K.Watanabe,Y. Hirano, K.Kubo, S.Miyake, S.Sato,K.Sasaguri. (2009) Effets de la déviation mandibulaire sur l'activation du cerveau durant la crispation des mâchoires dents serrées : Une étude préliminaire à l'IRM f . J.Craniomandib. Pract.;17, 88-93

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Occlusion = état de contact entre les dents
Abstract : Par le biais de l’IRM fonctionnelle (IRMf ), on a mesuré chez 8 sujets sains, les signaux du Niveau Dépendant d’Oxygénation Sanguine (NDOS). Cette présente étude s’est effectuée durant une crispation de mâchoires dent serrées, avec d’un côté : un modèle de malocclusion, en se servant d’ une gouttière qui forçait la mandibule à prendre une position reculée et de l’autre d’une gouttière de contrôle. On a comparé dans les deux cas les signaux du (NDOS) durant des conditions de repos identiques . (…) Durant les deux conditions de serrement, on a observé des activations dans quatre régions du cerveau (le cortex pré-moteur, le cortex pré- frontal, le cortex sensori-moteur, l’insula). Cependant le serrement sur le modèle de malocclusion, entraînant un dysconfort psychologique, augmentait les signaux (NDOS) au niveau du cortex cingulaire antérieur et de l’amygdale (petite région du cerveau : N d T) (…) Ces données peuvent suggérer l’implication du serrement excessif des dents au niveau du cerveau, dans des conditions de mauvaise occlusion, due à un processus neuronal réagissant à une émotion ou à une douleur.

Commentaires : Ces commentaires vont déborder le cadre du résumé et insister sur certains passages de l’article non développés dans le résumé précité. Il est prouvé par ces chercheurs japonais que la position rétropulsée de l’articulation temporo-mandibulaire peut influer une région bien précise des centres supérieurs : l’amygdale. Cette structure (rien à voir avec la gorge) est le centre de l’agressivité. On comprend mieux les confidences des patientes qui serrent les dents excessivement et qui reconnaissent spontanément, lors de l’examen clinique : Je ne sais pas pourquoi, à certains moments , je deviens odieuse, agressive. Elles sont excusables : un traitement visant à l’arrêt de la crispation des mâchoires dents serrées normalisera leur caractère. Nous l’avions observé, après traitement ; de nombreuses patientes avouaient spontanément ce changement de caractère que nous étions bien incapables de leur expliquer.
Hommage soit rendu aux chercheurs japonais !

2 Comments

  1. Bonjour docteur Harmann j’ai acheté votre livre Mal de dos fatigue migraine et tous vos conseils m’ont bien aidé pour atténuer mes douleurs aux mâchoires et à la tête mais le matin j’ai tous les muscles crispés et des bouffées de chaleur . Voulez vous bien me donner un nom une adresse d’un dentiste en Belgique francophone ? Je vous remercie et vous trouve extrêmement chaleureux et humain.

    1. Bonjour
      J’ai omis de vous répondre. Je vous pris de m’excuser. Pour l’heure, je n’ai pas de correspondant en Belgique. Avez-vous été soulagée par l’application ENTIÈRE de la technique Hartmann-Bratzlavzki décrite avec plus de précision dans le site que dans le livre ?
      Tenez moi au courant
      Bien à vous.

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