Aux professionnels de Santé : soigner le bruxisme : intégrez dans votre anamnèse la recherche du serrement de dent, bruxisme, cause de nombreuses pathologies.
Aux professionnels de santé : Soigner le bruxisme
Comment se fait-il qu’encore aujourd’hui, l’expression « il faut serrer les dents » en cas d’effort ou de coup dur, perdure, alors que c’est pour les femmes (en particulier) une calamité physio-pathologique ?
Soigner le bruxisme :
L’enseignement de l’ensemble de la physiopathologie de l’organe dentaire est quasiment inexistante dans les facultés de médecine occidentales ; Il n’en est pas de même en Extrême-Orient et surtout au Japon.
Il conviendrait simplement, en Occident, que l’enseignement en Faculté de Médecine s’occupe enfin de la sensibilité tactile des dents, établie au C.N.R.S de Marseille depuis 40 ans par une équipe de l’Institut de Neurophysiologie ( INP1) dont j’ai eu l’honneur de faire partie.
Si cette sensibilité était mieux connue, on s’arrêterait définitivement de considérer uniquement la dent comme un organe de douleur. Par contre, on pourrait envisager éventuellement les méfaits de cette sensibilité tactile dès lors qu’un patient, majoritairement des femmes, ne cesse, par exemple, de serrer les dents le jour et/ou la nuit.
Les faits :
Une stimulation intense et/ou continuelle des dents s’avère, le plus souvent délétère pour l’organisme. Le nerf trijumeau sensitif, nerf des dents, le nerf le plus volumineux de l’organisme a été malencontreusement décrit seulement comme vecteur d’une douleur intense (névralgie faciale essentielle, algie vasculaire de la face, rage de dent). On a totalement occulté l’étude de la sensibilité tactile, épicritique des dents qui est d’une importance extrême, supérieure à celle des mains, comme les japonais en ont apporté la preuve à l’aide de l’Imagerie à Résonnance Magnétique fonctionnelle ( I.R.M. f )
Chez un individu normal : Loi de Neurophysiologie dentaire, totalement ignorée par les médecins, les dents ne sont en contact normal entre elles que lors de la déglutition.
Cette donnée oblige donc, dès lors, que le médecin s’implique systématiquement lors de l’anamnèse. S’en trouveraient, peut-être, expliqués de nombreux cas. De fibromyagie, de syndromes de fatigue chronique de vertiges idiopathique, d’acouphènes hors sifflement…
Seules la neuro-anatomie et la neurophysiologie sont susceptibles de nous donner une explication scientifique et cohérente.
La Neurophysiologie a établi par le biais de publications internationales 1975 et 1977 l’existence d’ une double innervation dentaire, nous entendons par là des récepteurs contenus dans le ligament dentaire, lequel fixe la dent dans l’os alvéolaire.
La Neuroanatomie :
1 : Description de DELMAS (Professeur d’anatomie à l’université de PARIS) « Les racines sensitives trigéminales innervant les dents peuvent établir leur première synapse au niveau caudal du complexe sensitif du trijumeau et ipso facto être en contact avec les neurones sensitifs cervicaux : C1 ,C2 ,C3 »
Il existe donc au niveau de la moelle cervicale un “pool“ de neurones trigémino-cervical. Les afférences dentaires (et celles en provenance de l’ATM) sont susceptibles de réaliser des synapses entre elles.
Pour DELMAS, « il existe, à ce niveau des cellules spéciales dites cellules funiculaires (ex cordonales) susceptibles de relier les métamères entre eux depuis la moelle cervicale jusqu’à la moelle sacrée ». : A.DELMAS Voies et centres nerveux p 46- 48 :10 eme ed MASSON PARIS.
Citons toujours DELMAS : « A ce niveau, les métamères voisins sont reliés les uns aux autres, de telle sorte que tout réflexe est, en pratique pluri-segmentaire et que ce réflexe peut, si l’excitation qui le provoque est d’une intensité suffisante, diffuser sur toute la hauteur de la moelle pouvant ainsi atteindre la moelle sacrée ».
Cette sur stimulation d’intensité suffisante, en l’occurrence, provient « de la crispation des mâchoires dents serrées » appelée par les spécialistes = bruxisme centré.
2 : Les Traceurs radio-actifs.
-Il a été établi et précisé, au sein des données internationales en neurosciences, par le biais des “traceurs radioactifs “ la réalité des projections trigéminales (donc des récepteurs dentaires et des récepteurs de l’ATM) :
* sur toute la longueur de la moelle épinière jusqu’à la moelle sacrée.
* au niveau du cervelet
* de l’hypothalamus
* des Noyaux vestibulaires
* au niveau du Noyau du Tractus Solitaire
* de l’area postrema etc…
Il conviendra ainsi :
– qu’il faut se retenir de croire, une fois pour toute, que l’innervation des dents est uniquement à caractère algique. Et de refuser de croire que l’innervation dentaire tactile et les récepteurs de l’A.T.M. ne puissent pas (surtout chez la femme) projeter très loin hors de la cavité buccale dans des territoires riches et variés.
Pour donner une idée de l’importance du nerf sensitif du trijumeau (nerf des dents) nous le comparons à un diplodocus. Seule la partie inférieure de la queue a retenu, jusque là, l’attention de la médecine occidentale.
Ainsi la dent des mammifères (homme compris) possède 2 types de récepteurs :
– les récepteurs de type 1 = récepteurs tactiles (ignorés)
– les récepteurs de type 2 = récepteurs de la douleur (connus de tous)
Ces récepteurs tactiles dentaires sont d’une finesse et d’une précision extrême. cf figure ci-contre.
L’inconvénient majeur dangereux de cette finesse tactile extrême :
On ne joue pas impunément avec ses dents !
Attention :
Vous trouverez dans la rubrique « Traitements » des techniques qui sont ici exposées à des fins d’information et de vulgarisation. Les techniques médicales sont exposées à l’intention de nos confères chirurgiens dentistes pour information, en aucun cas pour une application en cabinet par un praticien qui n’aurait pas été préalablement formé à ces techniques par un professionnel habilité à le faire. Il en va de la sécurité de vos patients, ce qui est notre priorité à tous.